Victor Hugo disait: «il n'y a pas de mauvaise herbe, il n'y a que de mauvais jardiniers».
Je n'encourage personne à devenir complètement négligent avec leur terrain et encore moins se mettre les voisins à dos. Par contre, il faut savoir que ce qu'on appelle les «mauvaises herbes», c'est en fait notre petite dose de
nature sauvage dans nos habitats civilisés.
En réalité, les mauvaises herbes sont des plantes tout à fait naturelles, et pour la plupart, elles font de très jolies fleurs, qui plaisent à l’œil... et aux abeilles.
Elles ont souvent un rôle d'un point de vue écologique. Par exemple, les pissenlits ont une racine profonde (en «carotte») qui aère le sol et qui distribue les nutriments. Un sol trop compact attire les pissenlits. Le trèfle, pour sa part, est capable de fixer l'azote aérien dans le sol, et le rendre disponible pour les autres plantes. C'est comme une sorte d'engrais naturel et gratuit, puisque l'azote est le nutriment le plus important chez les plantes. Je connais le nom de presque toutes les mauvaises herbes courantes qui poussent chez nous, et la plupart ont des rôles de ce genre. Elles ont aussi un avantage précieux pour les pollinisateurs: elles sont spécialisées pour fleurir à des moments différents de la saison. Par exemple, certaines fleurissent dès le début du printemps, alors que d'autres attentent la fin d'août. Ce qui fait que les abeilles peuvent butiner toute la saison.
Parfois lorsqu'elles dépendent de jardins ou de monocultures, les pollinisateurs souffrent de l'irrégularité des floraisons. Un jour, il y a plein de fleurs ornementales ou potagères à butiner, le lendemain il n'y a plus rien. C'est une des causes de leur mortalité.
Les fleurs sauvages peuvent offrir une sorte "d'effet-tampon" pour les abeilles, et un garde-manger de secours!
Voici à quoi peut ressembler une pelouse où les fleurs sauvages sont bienvenues:
C'est un véritable paradis pour les abeilles, papillons, et autres pollinisateurs.
Bien sûr, il n'est pas souhaitable de laisser pousser la jungle dans sa cour. Mais lorsque c'est possible, on peut soit laisser quelques herbes sauvages atteindre la floraison avant de couper (plusieurs fleurissent très vite, comme le trèfle, le bouton d'or, la marguerite, le pissenlit... bien avant que le gazon devienne excessivement long), ou alors, en laissant une petite plate bande à tailler au sécateur.
Si vous le faites vous verrez de nombreuses espèces de pollinisateurs en profiter : papillons, hyménoptères, etc.