Je marchai sur la banquise, une brise plutôt fraîche soufflait calmement. J’avançai à la recherche d’un phoque à croquer ! J’adore ces animaux ! Je refis le même chemin que j’avais empreinté la veille. Mais la mer je la vois plus vite. Elle était devant moi avant que j’ai eu vraiment le temps de m’en apercevoir. Loin devant il y avait une autre plate forme, mais mes deux ourson étaient trop petits pour que je les fasse traverser. Je décidai de faire le tour. La neige, la glace, craquaient sous mes pattes, je les sentaient céder sous mon poids. Elles n’étaient plus aussi solides qu’à ma naissance, il y a quelques années, quand je pouvais sauter dessus comme une folle avant qu’elles ne craquent, quand je pouvais courir. Là je devais faire très attention, et empêcher les petits de trop gesticuler. Soudain sous ma patte un blog de glace céda et manqua m’entraîner dans l’eau. Maudits humains ! Les baleines qui les côtoient disent que c’est à cause des voitures, des gaz à effet de serre je crois. Je les crois toujours, pourtant cette fois je ne pouvais m’empêcher de penser, d’espérer, qu’elles déliraient ! Pour ma vie et celle de mes bébés je m’obligeais à ne pas y penser ! Pourtant elles avaient raisons. Elles ont toujours raisons ! La banquise recule de jours en jours. J’avais de plus en plus de mal pour trouver de quoi à manger à moi et mes petits ! Je croisais de moins en moins de compagnons ! Un jour l’endroit où je marchai à cédé et j’ai été entraînée par la mer, je n’ai pas eu le temps de sauter ! Mes enfants étaient sur la rive ! Je suis morte, de faim et de désespoir ! Mes enfants eux aussi sont sûrement morts maintenant ! Mon âme est allée se reposer et je sais maintenant que les Hommes tuent leur propre planète, ils m’ont tués, comme ils tuent les phoques parfois. Ils m’ont tué sauf que cette fois il n’y a pas eu de sang sur la banquise…